Les "grandes familles" des migrants de Kaiping
Je vous avais promis une suite à mon histoire sur Kaiping. Voici donc comment les hommes partis chercher fortune en Amérique fondaient leur(s) foyer(s).
Avant de partir pour l’Amérique, les jeunes hommes prenaient la précaution de se marier. La jeune épousée restait au pays, sans enfant. Plusieurs de ces femmes ont d’ailleurs adopté un enfant.
L’homme, quant à lui, n’entendait pas rester seul trop longtemps. En Amérique, il épousait une autre femme avec laquelle il avait des enfants. Mais pourquoi voit-on parfois trois portraits d’épouses autour du portrait du mari dans les diaolous ? Parce que le mari envoyait son épouse américaine en Chine… et se mariait à nouveau ! En observant les photos de ces femmes, j’ai cru noter une différence entre elles. La première femme, restée seule en Chine, semble bien sombre. La seconde, née en Amérique et expédiée en Chine est également triste, un peu moins. La troisième, restée avec son mari en Amérique, est plus souriante !
Les témoignages de ces vies passées sont très intéressants. Le mélange des deux cultures est unique et Kaiping offre à découvrir un visage encore différent de la Chine. Bref, c’est une visite à ne pas manquer.
A propos de la vie des femmes en Chine, j’ai lu un livre excellent de Xin Ran : « Chinoises ». Il est édité en version de poche chez Picquier. Je vous le recommande !
Bons baisers de Canton,
La Chinoisière
PS : Sur cette photo, l'image du père décédé à été découpée, car il ne convient pas de laisser ensemble les images des morts, et celles des vivants.